Vice-président de la division Systèmes intégrés et sans fil du Centre Suisse d’Électronique et de Microtechnique (CSEM) de Neuchâtel, Alain-Serge Porret dispose cinq appareils de plus en plus petits sur une table. Ce sont des caméras. Et si la première ressemble à celles qui servent à la sécurité des bâtiments, la dernière a plutôt l’apparence d’une puce électronique. Avec cependant la même capacité de capture d’images que la première.

L’ADN de la frugalité

Cette miniaturisation, c’est l’ADN du CSEM, créé en 1984 en fusionnant le Centre électronique horloger et le Laboratoire suisse de recherches horlogères, pour doter l’horlogerie helvétique d’un centre de recherche mutualisé et privé. Mais cet ADN a un deuxième brin: la basse consommation. La caméra que montre Alain-Serge Porret ne consomme presque pas d’électricité.

Trouver des moyens économes d’alimenter en énergie des montres est une obsession aussi ancienne que l’horlogerie suisse. «Cela va de pair avec la miniaturisation» , explique Alain-Serge Porret. «Plus un dispositif est petit, moins il demande de matière et moins il demande d’énergie. Mais pour récolter plus d’information, il faut plus d’optimisation, surtout si vous voulez que ce circuit soit sans fil.»

Le CSEM s’est ainsi spécialisé dans les puces à basse tension. Cela lui a ouvert progressivement toutes sortes d’autres applications ou l’alimentation est critique et l’électricité des batteries précieuse. Des technologies médicales aux objets intelligents de l’industrie 4.0, en passant les capteurs embarqués.

Record mondial

Il y a deux ans, le CSEM a même battu un record mondial de basse consommation pour un processeur. Fruit d’une collaboration avec United Semiconductor Japan Co (USJC, ex Fujitsu Semiconductor), ce développement vient d’aboutir à la création d’un circuit complet qui augmente par entre trois et dix l’autonomie d’objets électroniques suivant leurs usages. […]

image : Shuttershock