Afin de contrer « le paradoxe de la transition énergétique », des chercheurs de la Haute Ecole d’Ingénierie (HEI) se sont intéressés aux variations du prix de l’électricité. Grâce à leur modèle physico-économique, ils prédisent un retour à la hausse du prix de l’électricité en Europe pour ces prochaines années. Ces résultats ont été récemment publiés dans la revue « Energy » . Le déploiement de la transition énergétique dans l’Union Européenne prévoit notamment de porter la part des énergies renouvelables à au moins 27 % d’ici à 2030. Cela implique l’introduction de nouvelles sources d’énergies renouvelables subventionnées telles que le photovoltaïque et l’éolien. Les mesures de subventionnement associées à ces énergies vertes produisent une baisse des prix de l’électricité partout en Europe.

En outre, les fluctuations de production de ces nouvelles sources d’énergie dues notamment aux conditions météorologiques, nécessitent des réserves de courant non négligeables pouvant être mobilisées rapidement et fréquemment. De telles réserves existent déjà – l’hydraulique de barrage en est le meilleur exemple – cependant, elles subissent actuellement une pression financière forte due au prix de l’électricité qui demeure très bas. En conséquence, il n’y a pas ou très peu d’investissements pour ce type de productions et les fluctuations tendent à être compensées par de l’énergie électrique issue de centrale à combustibles fossiles. Ces dernières sont elles-mêmes indirectement subventionnées par une taxe CO2 très faible dans l’Union Européenne. Le paradoxe de la transition énergétique est donc qu’elle créé actuellement des conditions néfastes à son propre développement. Un modèle physico-économique du réseau basé sur les données de toute l’Europe Afin de comprendre et de voir si ce paradoxe se résorbera, Philippe Jacquod et Laurent Pagnier, chercheurs à la HEI, ont étudié le prix de l’électricité et ses variations potentielles dans les années futures. Ils ont mis au […]