En pleine crise de l’énergie et alors que les prix du gaz flambe, on se demande si la situation prête à rire jaune ou à pleurer. Ce sont plus de quatre millions de mètres cubes de gaz qui partent en fumée chaque jour en Russie, selon une analyse de Rystad Energy, citée par la BBC . Soit la bagatelle de près de 10 millions de francs volatilisés, par jour — et cela pour la seule centrale à gaz de Portovaïa, proche de la frontière avec la Finlande, au nord-ouest de Saint-Pétersbourg. Il s’agit d’une centrale à gaz liquéfié qui sert de station de compression du gaz avant qu’il ne poursuive sa route le long de la section souterraine du gazoduc Nordstream 1, la prochaine étape étant en Allemagne, à Lubmin.

Pourquoi ça coince. Ce sont d’abord des riverains finlandais, qui peuvent voir la centrale de chez eux, qui ont remarqué quelque chose d’anormal dès le mois de juin: la torchère de la centrale brûlait très fort, et bien plus souvent qu’à l’accoutumée. Des observations qui se confirment à l’imagerie satellite. Jessica McCarty, experte en données satellitaires et professeur à l’Université de Miami, déclare dans les colonnes de la BBC : «Je n’ai jamais vu une centrale à GNL s’enflammer à ce point. Le pic est apparu en juin, et n’a pas disparu depuis, sa luminosité reste anormalement élevée.» Pour plusieurs commentateurs cités par le média britannique, ce torchage n’a rien d’accidentel: il s’agirait d’une décision délibérée, qui fait suite aux sanctions économiques contre Moscou. Cela ne signifie pas nécessairement que la Russie cherche à délibérément «narguer» les Européens: cela pourrait aussi signifier que l’embargo empêche la centrale russe […]