Les climats de demain se décident aujourd’hui. Et ceux nous que connaîtrons après 2050 dépendront de nos émissions des deux prochaines décennies. C’est l’un des enseignements majeurs du sixième rapport d’évaluation publié par le Groupement intergouvernemental des experts sur le climat (GIEC) à partir de 2021.

Les scénarios climatiques : les flux d’émission, le stock et les générations

Dès son tout premier rapport, en 1990, le GIEC a produit des scénarios comme autant de représentations stylisées décrivant les climats du futur et correspondant à nos trajectoires d’émission. À partir des modèles climatiques de l’époque, ces scénarios projetaient à l’horizon 2100 un réchauffement moyen s’étageant entre 2 et 4,5 °C (relativement à l’ère préindustrielle). Pour 2020, ils projetaient un réchauffement compris entre 1 et 1,5 °C. Trente ans après ce premier rapport du GIEC, l’Office météorologique mondial a observé une hausse de la température moyenne de 1,2 °C pour 2020. La projection du premier rapport du GIEC s’est ainsi révélée étonnamment robuste ! Depuis lors, les modèles climatiques ont été perfectionnés, mais ils fonctionnent suivant la même démarche : rattacher les flux annuels d’émission de gaz à effet de serre (GES) à l’évolution de leur stock dans l’atmosphère qui conditionne le réchauffement (ou le refroidissement) de la planète.

Dans son sixième rapport d’évaluation, le GIEC a retenu trois familles de scénarios, repérables à leurs couleurs sur le graphique ci-dessous. Ils se distinguent par la date à laquelle le pic d’émission de CO 2 est atteint et par celle où la neutralité carbone permet de stabiliser son stock […]