Avec son rôle central, le réseau doit assumer et gérer l’électrification des transports et du chauffage, ainsi que les nombreuses installations de production décentralisée. C’est cher et compliqué. Tous les acteurs concernés ne le voient pas d’un bon œil, c’est pourquoi les gestionnaires de réseau demandent de meilleures conditions-cadres. Interview de Patrick Bertschy.

Bulletin: Dans le contexte géopolitique particulier que nous vivons, des voix s’élèvent pour critiquer un prix du réseau trop élevé. Que répondez-vous à cela?

Patrick Bertschy: Commençons par préciser de quoi l’on parle. Le prix de l’énergie électrique comprend 3 composantes: l’énergie en tant que telle, son acheminement et finalement les taxes. Prenons un exemple pour un client alimenté par Romande Energie sur la commune de Morges, les prix 2022 sont les suivants: si l’on additionne la composante énergie (7.73 ct/kWh), à celles de l’acheminement (9.86 ct/kWh) et des taxes (3.87 ct/kWh), le prix total de l’électricité pour ce client va se monter à 21.4 ct/kWh. La perception d’un prix reste personnelle et très relative. Pour ma part, je me demande quel est le juste prix pour une sécurité d’approvisionnement et ce que je suis prêt à payer, en tant que consommateur, pour avoir du courant lorsque j’appuie sur un interrupteur. Pour un ménage moyen, vivant en appartement de 5 pièces et consommant 4500 kWh par an, le prix du réseau est de CHF 443.– soit CHF 1.21 par jour, est-ce trop onéreux? Je vous laisse juger.

De quoi se compose exactement l’élément « réseau » du prix?
Il faut savoir que ce montant permet de rémunérer les capitaux investis dans l’infrastructure du réseau électrique, à savoir les postes de transformation, les câbles et les lignes, les appareils de protection et toute la maintenance de ce réseau. Le prix de l’acheminement est strictement régulé et les coûts imputables sont adaptés

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